Hypersensible, êtes-vous sensible à la symbolique du bleu ?

Selon le pays, la région, le lieu où l’on se trouve, notre culture, nos traditions, l’histoire de notre pays, sa symbolique est différente, voire complètement opposée !

Ainsi, dans la tradition hindoue, le bleu est apprécié depuis des millénaires. C’est la couleur de la peau du dieu hindou Krishna (bleu sombre en sanskrit), il est associé à la vérité, au courage et à la sagesse divine. Il doit également sa couleur à un épisode mythologique : il aurait avalé un poison mortel afin de sauver les autres divinités et en aurait gardé la peau bleutée. Un geste salutaire qui lui confère encore aujourd’hui son statut de dieu bienveillant et protecteur.  Pour les bouddhistes tibétains, c’est la couleur de la sagesse suprême.

En Asie, au contraire, c’est une couleur dont on se méfie : en Chine on pense qu’elle porte malheur.

En Iran et en Turquie, c’est la couleur du deuil.

En Grèce, il chasse le mauvais oeil.

Les égyptiens qui savent fabriquer ce pigment depuis des millénaires, portent souvent autour du cou des amulettes bleues pour se protéger des maladies et du malheur. Dans les tombes on a retrouvé des petits objets bleus qui accompagnaient et protégeaient les défunts dans l’au-delà. Pour eux, le bleu turquoise symbolise l’univers aquatique et abondant du Nil. Pour ce peuple, le bleu porte bonheur, il symbolise la vie et la renaissance. C’est aussi la couleur de la peau du dieu Amon.

D’ailleurs, en Occident, il a d’abord été détesté. Ce n’est qu’à partir du XIIème siècle que les choses changent….du tout au tout !

De l’Antiquité jusqu’au XIIème siècle, le bleu n’avait pas vraiment de nom et c’était la couleur des « barbares » en référence aux soldats celtes qui s’enduisaient le corps d’une matière bleutée avant les combats. On méprisait cette couleur ! On ira même jusqu’à se méfier des personnes aux yeux bleus.

Puis à partir du XIIème siècle les mentalités évoluent et le bleu, qui était très coûteux et rare à obtenir, devient le symbole de la Vierge Marie, céleste et divin. Une façon de renforcer sa position d’intermédiaire entre Dieu et les hommes, entre le ciel et la terre. Michel Pastoureau explique que le Dieu des chrétiens devient en effet un dieu de lumière et la lumière devient bleue ! Les peintures chrétiennes et les édifices religieux se parent peu à peu de bleu outremer qui symbolise désormais la lumière sacrée et désigne la présence de Dieu. Les rois de France, considérés comme les représentants de Dieu sur terre, se mirent à porter le bleu de la Vierge. Le bleu devint le symbole de la royauté et de la France. il nous en reste la couleur « bleu-roi » . Puis les aristocrates se mirent à imiter les souverains et en firent une couleur à la mode.

Au XVIIIème siècle, grâce aux progrès scientifiques on sait fabriquer ce pigment artificiellement et peu à peu son prix devient abordable. Alors il va servir à teinter les vêtements des travailleurs, des ouvriers. Le bleu devient à la mode dans tous les domaines (le textile, la décoration, chez les artistes aussi)